Qu'est-ce que la Dermatite Atopique (DA) ?
Egalement appelée eczéma atopique, c'est une maladie inflammatoire chronique de la peau. Elle se caractérise par l’apparition de lésions qui cause des démangeaisons. La dermatite atopique est une affection de la peau très fréquente, on estime qu’elle touche près de 4 % de la population adulte européenne et représente la maladie de peau la plus fréquente après le psoriaris. La dermatite atopique débute dans la plupart des cas chez le nourrisson, puis persiste parfois pendant l’enfance pour généralement régresser à l’âge adulte. La dermatite atopique évolue par phases de poussées et phases de rémissions. Elle représente généralement la première des manifestations de l’atopie (prédisposition à développer une allergie), car la DA débute souvent très tôt dans l’enfance. Elle est ainsi souvent associée à d’autres problèmes de santé, comme l’asthme ou la rhinite allergique (qui sont également des manifestations allergiques).
La DA est une maladie multi-factorielle et de plus en plus présente dans les pays développés.
Biologie de la DA
La métaphore du château fort est très parlante pour ce sujet, gardez bien cette image à l’esprit pour la suite.
Comme vu dans l’article sur la peau saine (cf article 1) notre peau à 4 couches dont l’épiderme. Cette couche est responsable de la protection de notre organisme contre les agression extérieures (UV, pathogènes, pollution …). Elle est le mur d’enceinte du château fort. Dans le cas de la peau atteinte de DA c’est dans cette couche que l’on retrouve certaines causes et conséquences de la maladie.
Grâce à notre matériel génétique disponible dans chacune de nos cellules, les cellules de l’épiderme (kératinocytes) produisent des protéines (filaggrine, kératine) qui forme une matrice fibreuse. Cette matrice permet le maintien jointif des cellules entre elles comme des briques jointées au ciment.
Dans le cas de la DA, le matériel génétiques est erroné. Les kératonocytes ne produisent plus ou mal la filaggrine à cause d’un manque d’information ou d’une information erronée. La matrice de maintien de l’épiderme est donc affaiblie, les cellules ne sont plus jointives. En gros on se retrouve avec un mur troué aux briques désorganisées par ce que le concepteur à mal fait son boulot (air connu chez certains entrepreneurs…)
Mais alors ? quid de la protection de notre château fort si le mur d’enceinte n’est pas solide et ne joue pas son rôle de barrière contre l’envahisseur ?
Notre environnement nous envoi sans cesse des stimuli externes : UV, pollution, chocs, microbes, nutrition, soin cosmétiques, traitements médicaux, cigarettes, alcools, sommeil, mais aussi internes : traitements médicaux, alimentaires, stress, mental, affecte…
Ces stimuli sont des agresseurs, des envahisseurs, venu à l’assaut de notre château pour conquérir le terrain.
Si le mur d’enceinte est solide, l’envahisseur pourra faire de son mieux, rien n’y fera. Le château restera imprenable, aucune entrée ne sera possible (même par les oubliettes).
En revanche si le mur est en mauvais état ou de mauvaise facture… la moindre brèche est une porte grande ouverte à l’invasion.
L’ennemi n’a pas d’effort à faire, il voit une ouverture, il s’engouffre et tente de s’installer joyeusement sur notre territoire.
Mais ce n’est pas tout. En plus de laisser la porte grande ouverte, notre enceinte ne retient plus l’eau de la source. Le mur s’assèche, s’effrite, la peau se déshydrate plus vite et rentre dans un conflit permanent appelé inflammation.
L’inflammation
Le corps humain est une machine absolument fascinante et surtout auto-débrouillarde.
Lorsqu’un agent extérieur tente de s’infiltrer (allergène), celui-ci est capable de répliquer. C’est ce que l’on appelle la réaction immunitaire.
Dans la peau, l’immunité est installée dans le derme. Derrière le rempart de l’épiderme. Cette immunité est composée de plusieurs types cellulaires (lymphocytes, neutrophiles, macrophages…) responsables de l’analyse, de la destruction et de l’élimination de l’intrus.
La réaction inflammatoire est caractérisée par 4 signes cliniques invariables : rougeur, gonflement, chaleur et douleur.
Lors d’un assaut l’ennemi va tenter de se rapprocher au plus possible des remparts du château. Si le mur est pourvu de défaut, la première brèche trouvée sera la porte d’entrée.
La réaction immunitaire se déroule en plusieurs étapes : (volontairement simplifiées ici)
Rupture de la barrière cutanée. Dans le cas de la DA la peau est affaiblie et ne fait pas barrière avec l’extérieur.
Les sentinelles (nom aussi donné aussi aux cellules dont c’est la fonction) vont immédiatement voir qu’il y a intrusion. Elles sont programmées pour reconnaitre les bannières ennemies (antigènes) puisque différentes de la nôtre (ex : bannière bleue alors que notre château est rose).
Les sentinelles s’immobilisent sur les remparts et transmettent le message moléculaire (histamine, TBF) vers l’arrière banc. C’est à cette étape aussi que les vaisseaux sanguins gonflent et qu’apparaissent la douleur et les rougeurs.
Étape 4 : Le peloton de phagocytes reçoit le message histamine, s’équipe pour se transformer en peloton de macrophages. Ils reconnaissent l’ennemi à sa bannière, le capture, le broye, le digère et l’élimine dans la circulation sanguine ou la lymphe.
Si cette réponse dite « innée » n’est pas suffisante, la réponse adaptative sera activée. Le corps produira des anticorps, sorte de marqueurs sur mesure dirigés spécifiquement contre l’ennemi à éliminer.
En résumé
La peau atopique est un rempart percé, ouvert aux 4 vents. Notre armée de soldats est sans cesse engagée dans un combat contre l’environnement. Notre immunité fonctionne très bien, trop bien presque puisqu’elle est capable de surréagir. Le moindre changement chimique, thermique, tactile ou psychologique peut avoir un impact conséquent sur notre peau. Nous ressentons une démangeaison, nous grattons, la peau qui est déjà fragile s’ouvre et c’est l’entrée dans le cercle vicieux de la DA.
Heureusement notre corps a toujours des soldats en réserve pour se défendre. Toutefois cela provoque bien des effets secondaires néfastes sur notre vie au quotidien.
A travers les prochains je vais tenter de partager au mieux mes expériences et mes ressentis face à la maladie mais aussi mon retour sur ce que j’ai mis en place de bénéfique pour mieux vivre au quotidien.
J’espère que cet article vous a plu. N’hésitez pas à laisser une note ou un commentaire en vue d’amélioration.
Aurore
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Bravo!